Le soleil ne se levait jamais vraiment sur le Désert de Ser’Kaïl. C’était une mer de cendres, balayée par des vents hurlants, où le sable semblait murmurer des noms oubliés. Aucun oiseau n’y volait. Aucune ombre ne suivait les pas. Car ici, tout était déjà mort.
C’est là que le sceau de Kael le poussait à aller.
Loin de Vanyr, loin de ses alliés, il marcha seul.
Chaque pas qu’il posait dans ce désert résonnait avec le pouvoir ancien qu’il portait sur le bras. Le sceau évolué, désormais composé de trois anneaux concentriques, pulsait comme un cœur vivant. Une voix muette l’appelait. Une mémoire qui n’était pas la sienne.
Le désert n’était pas vide. À la frontière du réel, des visions apparurent. Kael vit son ancien village, brûlé. Sira le trahissant. Sa mère, qu’il n’avait jamais connue, le regardant avec des yeux vides.
Mais il savait.
Ce n’était pas réel.
Le sceau réagit, et ses nouveaux dons se manifestèrent :
Il brisa l’illusion avec la manipulation de la réalité.
Étendit son ombre pour repousser les spectres avec la magie de l’ombre.
Accéléra sa perception du temps pour fuir un piège magique.
Se téléporta à l’abri d’un gouffre ouvert sous ses pieds.
Ce désert était un test. Et Kael, plus qu’un guerrier, devenait un porteur de l’absolu.
Au centre du désert, il trouva un obélisque noir, planté au cœur d’un cratère. Le sable y était figé, comme vitrifié par une ancienne explosion magique.
En approchant, le sceau s’embrasa de lumière bleue.
Une entité se matérialisa devant lui. Ce n’était pas un démon. Ni un vampire. Ni même un esprit. C’était une trace, un écho d’un être ancien.
??? : « Tu es le dernier. Le fragment t’a choisi. Mais sais-tu ce que tu portes ? »
Kael : « Ce n’est pas qu’un pouvoir. C’est une volonté. »
??? : « Exact. Le Sceau est une part d’Omnath, le dieu oublié, le tisseur de loi et de chaos. Nous étions ses enfants. Tous... détruits. Tu es le seul à pouvoir rééveiller la Source. Ou la sceller à jamais. »
L’entité disparut, et l’obélisque s’effondra, révélant un fragment d’âme d’Omnath, que Kael absorba.
Le sceau sur son bras se transforma encore : un quatrième anneau apparut, et avec lui, un nouveau pouvoir :
L’Œil de Vérité – la capacité de voir à travers les mensonges, les enchantements et les cœurs.
Mais ce pouvoir lui montra aussi une vision terrifiante : un trône d’or, un empereur masqué, et les Douze Chevaliers, rassemblés pour une croisade imminente.
Le sceau brûla, et Kael s’écroula.
Le Message
Lorsqu’il se releva, dans la poussière, une voix familière l’atteignit par télépathie. C’était Sira.
Sira : « Kael… reviens. Le Royaume Démoniaque a lancé l’offensive. Ils marchent vers la Frontière de l’Est. Nous avons besoin de toi. »
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Le retour de Kael à Vanyr ne passa pas inaperçu. Le vent lui-même sembla s’immobiliser quand ses bottes foulèrent à nouveau le sol de la cité. Son aura avait changé. Plus lourde. Plus vaste. Et dans ses yeux brûlait une lueur que nul n’avait jamais vue.
Le quatrième anneau du sceau brillait faiblement, gravé de symboles mouvants, et ceux qui osaient le fixer trop longtemps ressentaient un vertige, comme s’ils fixaient un abîme infini.
Il fit sonner la Cloche des Silences, un ancien mécanisme magique réservé aux conseils de guerre d'urgence. Tous les chefs de factions de Vanyr y répondirent :
Sira, sa plus proche stratège.
Liryss, chef du Clan des Cendres.
Nyss, meneuse des Fils du Néant.
Zarka, représentante des nouveaux réfugiés.
Et Val’Nahr, le vieux gardien du Vide, qui n’était plus sorti de sa crypte depuis cent ans.
Et bien d'autres.
La salle du Conseil fut plongée dans l’ombre. Pas par peur. Par nécessité. Le sceau dégageait une telle puissance qu’il déformait la lumière autour de Kael.
Kael (calme, froid) : « Le Royaume Démoniaque ne marche pas seul. L’Empire les guide. Le but n’est pas seulement de nous détruire… mais d’éveiller quelque chose. Le sceau. »
Un silence s’abattit.
Val’Nahr (voix grave) : « Ils cherchent l’Absolu. Et tu en es la clé. »
Sira : « Tu penses qu’ils veulent te capturer ? »
Kael : « Non. Pire. Ils veulent que je les rejoigne. Et si je refuse… ils comptent utiliser une autre voie. Ils cherchent… le Portail des Origines. »
Ce nom fit frissonner Nyss.
Nyss : « C’est un mythe. Une brèche dans le monde, créée à la mort d’Omnath. Un lieu où toute magie est réécrite. »
Kael : « Ce n’est plus un mythe. J’ai vu sa localisation dans une vision. Et eux aussi l’ont vue. »
Kael fit apparaître une carte magique au centre de la table. Trois options s’offraient à eux :
Défendre la frontière Est et retenir l’armée démoniaque, au risque d’être submergé.
Lancer une mission d’infiltration pour saboter le pacte entre l’Empire et les Démons.
Trouver le Portail avant eux, et soit le sceller, soit en prendre le contrôle.
Zarka tapa du poing.
Zarka : « Si on défend sans frapper, on mourra. Mais si on divise nos forces, on s’expose. »
Val’Nahr se leva.
Val’Nahr : « Le sceau t’a choisi pour une raison. Va au Portail. Nous, les anciens, tiendrons la frontière. Si tu tombes… tout est perdu. »
Kael ferma les yeux. Puis hocha la tête.
Kael : « Trois forces. Trois fronts. Je pars vers le Portail avec un groupe restreint. Sira, choisis deux infiltrateurs pour l’Empire. Val’Nahr, prends les Fils du Néant et Zarka pour défendre l’Est. Liryss, reste ici. Protège Vanyr. »
Il leva la main. Le sceau émit une pulsation.
Kael : « Qu’ils viennent. Qu’ils marchent à mille ou dix mille. Nous avons un nom, maintenant. Et ce nom leur fera peur. »
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Le matin de leur départ, Kael se tenait sur les remparts de Vanyr, vêtu de noir, une cape longue flottant dans le vent chargé d’électricité. Autour de lui, le ciel semblait s’assombrir à mesure que le sceau réagissait. Il n’était plus un simple chef : il devenait une légende en mouvement.
Cinq compagnons l’accompagnaient dans cette quête vers l’inconnu :
Nyss, la mage du néant, spécialiste des passages occultes.
Kerran, guerrier silencieux, mi-démon, maniant une hache imprégnée de magie lunaire.
Tora, mi-vampire, experte en détection magique et traqueur des reliques.
Vael, jeune hybride ayant récemment éveillé des pouvoirs de perception spirituelle — il servait de lien avec les échos d’Omnath.
Et Sethar, un ancien assassin de l’Empire, aujourd’hui repenti, maître dans l’art du déplacement furtif.
Les Ruines de Skar’Thûn
Le chemin vers le Portail passait par les Ruines de Skar’Thûn, ancienne cité oubliée, ravagée lors des dernières grandes purges. Là, se dressait un cercle de pierres mouvantes, gardé par des illusions millénaires. Selon Nyss, ce lieu était un point d’entrée vers le Plan Fracturé, où le Portail résidait.
Mais ils n’étaient pas seuls.
Dès leur arrivée, Kael sentit la présence d’une autre force. Un groupe avançait dans l’ombre, également guidé par le sceau… mais différent. Tordu.
Alors que le groupe traversait la place centrale de Skar’Thûn, une silhouette apparut.
C’était Kael.
Ou plutôt… une copie déformée de lui-même, aux yeux rouges sang, avec un sceau brûlant de flammes noires. Son regard était empli de haine et de folie.
Double-Kael : « Tu veux fermer ce monde ? Tu veux sceller le chaos ? Tu n’es qu’un rejeton faible. Moi, j’ai embrassé la vérité ! Le sceau est fait pour dominer, pas protéger ! »
Un combat titanesque s’engagea.
Kael activa la manipulation élémentaire, fusionnant feu et glace pour déstabiliser son double. Celui-ci, en retour, contrôlait la gravité autour de lui, distordant le sol et broyant l’air.
Nyss érigea un champ de néant, ralentissant la copie.
Sethar se faufila dans l’ombre, tentant une frappe silencieuse, mais fut repoussé violemment.
Kael fit appel à la manipulation du temps, gelant quelques secondes le champ de bataille pour libérer Vael, piégé par une illusion mentale.
Tora identifia l’origine de la magie du double : un fragment brisé du sceau originel, corrompu, inséré dans une créature artificielle.
Kael comprit alors. Ce n’était pas un double. C’était un test vivant, une entité créée pour évaluer les porteurs.
Il concentra le pouvoir de l’ombre, l’enroula autour de son poing, et le projeta dans la poitrine du clone. Une onde de réalité inversée se répandit, déchirant la créature dans un hurlement hors du temps.
À la place du corps, un fragment de cristal noir flottait. Kael le toucha.
Le quatrième anneau du sceau se divisa, révélant un cœur lumineux : un compas spectral pointant vers un endroit précis… le centre du monde.
La voix d’Omnath résonna brièvement dans l’esprit de Kael :
« Tu t’approches. Mais le dernier seuil te coûtera plus que du sang. »
Le groupe, blessé mais victorieux, repartit. Plus soudé que jamais. Le chemin vers le Plan Fracturé était à portée… mais ils sentaient tous que la prochaine étape ne serait pas un combat.
Ce serait une épreuve d’âme.